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Les surfaces à prendre en compte pour l'estimation de votre bien

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Les surfaces à prendre en compte pour l'estimation de votre bien

Astuces et Conseils
Publié le 08/07/2025 - Mis à jour le 08/07/2025

La surface d’un logement a un impact direct sur son prix. Mais entre surface habitable, Carrez, utile ou pondérée, il n’est pas toujours évident de savoir laquelle retenir. Alors, quelles surfaces faut-il vraiment prendre en compte pour estimer un bien ? On vous répond ! 

La surface habitable 

La surface habitable, définie par l’article R.111-2 du Code de la construction, représente la surface de plancher après déduction des éléments suivants : 

  • Murs, cloisons, escaliers,  
  • Gaines, embrasures de portes et fenêtres,  
  • Parties de locaux avec une hauteur inférieure à 1,80 mètre. 

De même, le calcul de la surface habitable ne tient pas compte des annexes suivantes :  

  • Les caves, sous-sols, remises,  
  • Les garages et parkings,  
  • Les balcons, terrasses, loggias, séchoirs extérieurs,  
  • Les vérandas, sauf si elles sont isolées et chauffées.  

Autrement dit, la surface habitable correspond aux pièces de vie telles que le salon, les chambres, la cuisine, la salle de bains et les WC. C’est la surface de référence pour les maisons individuelles. 

La surface loi Carrez 

Obligatoire pour la vente de lots en copropriété, la surface Carrez correspond à la superficie des planchers des parties closes et couvertes, à hauteur minimale de 1,80 mètre. Elle exclut les mêmes éléments que la surface habitable, à l’exception notable de certaines annexes comme :  

  • Les combles aménagés,  
  • Les greniers, réserves, remises, vérandas si la hauteur est supérieur à 1,80 m.  

Elle doit obligatoirement être mentionnée dans le compromis de vente et l’acte authentique.   

Bon à savoir : Lors de la mise en location d’un bien, le bailleur doit remettre le diagnostic Boutin. Il est obligatoire sauf pour les logements meublés, les locations saisonnières, ou les baux commerciaux.

La surface utile 

La surface utile correspond à la surface habitable à laquelle s’ajoute 50 % de la superficie des annexes telles qu’une véranda, un grenier ou une remise. Ce mode de calcul, non obligatoire, est souvent utilisé pour donner une vision plus complète du bien. Il est particulièrement pertinent dans les petites surfaces où chaque mètre carré compte.

La surface pondérée  

Certaines surfaces, bien qu’exclues du calcul de la surface habitable, peuvent être prises en compte au moment de l’estimation du bien grâce à un système de pondération. Concrètement, cela consiste à valoriser partiellement des espaces non comptabilisés officiellement, comme les surfaces mansardées, fréquentes dans les maisons individuelles.  

Il n’existe pas de grille de pondération officielle, mais les experts immobiliers appliquent des coefficients moyens, à savoir :   

  • Balcon, terrasse : 30 %  
  • Combles aménageables : 30 %  
  • Sous-sol aménagé : 30 %  
  • Surface mansardée (hauteur < 1,80 m) : 30 %  
  • Véranda chauffée et isolée : jusqu’à 100 %  

Exemple : un appartement de 72 m² habitables dispose d’un balcon de 8 m². En appliquant une pondération de 30 %, le balcon compte pour 2,4 m², soit une surface pondérée totale de 74,4 m². 

Erreur de surface : quelles conséquences sur le prix vente ? 

Le prix au mètre carré est un élément fondamental pour positionner un bien sur le marché. Une erreur sur la surface peut donc fausser l’estimation :  

  • Surface surestimée : le prix demandé est trop élevé par rapport au marché. Le délai de vente risque de s’allonger et les négociations peuvent devenir plus fermes.   
  • Surface sous-estimée : le bien part rapidement, mais le vendeur subit une perte financière. 

Surface Carrez erronée de plus de 5 % : quels sont les risques ? 

Lors de l’acquisition d’un bien en copropriété, la loi Carrez indiquée dans l’avant-contrat ou l’acte de vente doit être précise. En cas d’écart défavorable à l’acheteur supérieur à 5 %, ce dernier dispose de droits spécifiques pour obtenir réparation :  

  • Annulation de la vente avant la signature de l’acte authentique : si l’erreur est constatée avant la réitération de la vente chez le notaire, l’acheteur peut invoquer ce manquement pour demander l’annulation du compromis. En effet, une erreur de surface significative peut être considérée comme une cause de nullité du contrat de vente.  
  • Réduction proportionnelle du prix d’achat après la signature : la solution la plus couramment retenue consiste à demander une diminution du prix de vente correspondant à la surface manquante. Ce recours est possible pendant l’année qui suit la signature de l’acte authentique. L’acheteur peut également solliciter le remboursement d’une partie des frais de notaire, calculés à l’origine sur une base erronée.  

Exemple : Un appartement est vendu 150 000 €, avec une surface loi Carrez annoncée de 65 m². Après vérification par un nouveau mesurage, la surface réelle s’élève à 61 m². L’écart est donc de 4 m², soit une différence de 6,15 %. Comme la différence dépasse le seuil légal de 5 %, l’acheteur est en droit de demander une réduction proportionnelle du prix de vente. Dans ce cas, 6,15 % de 150 000 € représentent 9 225 €. L’acheteur peut également demander le remboursement d’une partie des frais de notaire, calculés sur un montant initial trop élevé. Avec un taux moyen de 7,5 % pour un bien ancien, cela représente environ 690 € supplémentaires.  

En effet, la jurisprudence reconnaît que l’acquéreur, induit en erreur sur la surface réelle, n’aurait pas consenti à cet achat dans les mêmes conditions. Les tribunaux donnent donc systématiquement raison à l’acheteur en cas de surface surévaluée au-delà du seuil légal.  

À noter : Si le mesurage initial est inférieur à la surface réelle, le vendeur ne peut pas exiger de complément de prix. La protection légale ne fonctionne que dans un sens : celui de l’acheteur lésé par une surestimation. 

Pour les maisons : une obligation plus souple… mais pas sans risques 

Contrairement à la copropriété, il n’existe aucune obligation légale de mentionner la surface habitable dans l’acte de vente d’une maison individuelle. Cependant, en cas de litige sur une erreur significative qui aurait influé sur le consentement de l’acheteur, ce dernier pourrait également saisir la justice sur le fondement d’un vice caché ou d’une erreur substantielle.  

En résumé, la surface d’un bien immobilier ne se limite pas à une simple donnée technique : elle a un impact direct sur le prix de vente, la transparence de la transaction et la sécurité juridique de l’opération. Aussi, il est essentiel d’agir dans les délais : l’action en diminution du prix n’est recevable que dans l’année suivant la signature de l’acte définitif. En cas de doute, mieux vaut faire réaliser un mesurage par un professionnel indépendant dès l’acquisition du bien.  

Que ce soit pour vendre, acheter ou simplement évaluer un bien, il est vivement recommandé de faire appel à des professionnels. Une estimation sérieuse, reposant sur des éléments objectifs, constitue la meilleure base pour fixer un prix cohérent et éviter les litiges.